À chaque fois que j’ouvre la porte de ma voiture, c’est systématique : mes trois phacochères s’y précipitent, queue battante et langue pendante.

Aucun doute : Pénélope, Maki et Merlin ADORENT la voiture.

Pas étonnant : dès qu’ils y sautent, c’est pour partir au bois, à la plage, ou chez des amis.

Ce n’est malheureusement pas le cas de tous les chiens.

Chaque jour, je reçois vos e-mails – parfois plus de 100 par jour ! Je les lis tous, mais à mon grand désespoir, je manque de temps pour y répondre individuellement.

Je prends tout de même note des problématiques que vous rencontrez avec vos chiens. Une des plus récurrentes est la peur maladive de la voiture.

Dans cette lettre, je vous donne donc quelques pistes.

Grâce à mes astuces, votre chien n’aura plus peur de la voiture ; il sera même ravi d’y sauter de son plein gré !

Je vous dévoile également les plantes qui aideront votre chien à lutter contre le mal des transports.

Votre chien supporte-t-il la voiture ? Voici les signes imperceptibles qui ne trompent pas.

Chaque chien réagit différemment à la voiture. Certains adorent, et sautent sur le siège passager à la première occasion.

D’autres détestent, et les signes ne trompent pas : le chien refuse de s’approcher de la voiture ; une fois dedans, il aboie, gémit ; il se jette sur les fenêtres ; essaye de vous grimper dessus ; urine à l’intérieur, ou se tapit au sol, sans oser bouger. Certains chiens n’aiment pas la voiture, mais les signes sont moins évidents. L’hypersalivation, signe de stress et parfois de nausée, est un bon indicateur. Idem pour le chien qui n’arrive pas à se poser et bouge sans arrêt. Il agit ainsi par anxiété – plus que par excitation, ou par plaisir d’être en voiture. Il est important de bien observer l’attitude de votre chien lors des trajets en voiture. S’il ne saute pas de lui-même dans le véhicule ; s’il n’est pas calme et apaisé durant les trajets… faites le nécessaire pour que les sorties en voiture deviennent moins stressantes – voire même agréables !

Votre chien a horreur de la voiture : je vous explique pourquoi.

Il est important de comprendre la cause du stress de votre chien avant d’y remédier.

Voici les principales raisons pour lesquelles votre chien déteste la voiture :

La voiture : chemin vers l’enfer !

À quelles occasions prenez-vous la voiture avec Médor ?

Pour ma part, c’est pour aller faire quelque chose d’agréable – une promenade, voir des amis, partir en week-end… Pour d’autres, la voiture ne sert qu’à une chose : aller chez le vétérinaire. Pas étonnant que le chien refuse d’y entrer. Chez certains chiens de refuge, leur dernier trajet était celui pour les abandonner à la SPA. Il est naturel qu’il refuse ensuite de monter à bord, de peur de subir un nouvel abandon. Neuf fois sur dix, les trajets en voiture doivent mener à quelque chose de gratifiant pour votre chien – comme une longue promenade en forêt. Sinon, quel intérêt de monter dans une grosse boîte métallique roulante et vrombissante ?

Le fléau du mal des transports

Chez le chiot, l’oreille interne n’est pas encore entièrement formée.

Résultat : les secousses de la voiture lui donnent de fortes nausées. Il bave abondamment, et souvent, il vomit. Certains chiens souffrent encore de ces nausées, même à l’âge adulte. Difficile alors de faire apprécier la voiture sans traitement médicamenteux… Je vous donne les plantes utilisées par mon phytothérapeute un peu plus bas.

Votre chien n’a pas l’habitude d’aller en voiture, ou y a vécu une mauvaise expérience

L’inconnu est une source de stress pour le chien.

Si le vôtre n’a jamais pris l’habitude de monter en voiture, les trajets représentent alors une source de stress pour lui. Il en va de même pour les chiens qui ont vécu une mauvaise expérience à bord d’un véhicule. Cela peut être aussi insignifiant qu’un coup de frein un peu brutal qui l’a fait tomber de son siège ; ou un bruit surprenant qui l’a apeuré. Dans ce cas, il faut mettre en place un processus de désensibilisation. Ce processus permettra à votre chien de ne plus voir la voiture comme une menace, mais au contraire comme quelque chose de positif !

La méthode qui rend votre chien addict aux voyages

Adaptez votre conduite à votre chien

Votre chien ne peut pas anticiper un freinage, un virage, ou un gros coup sur l’accélérateur.

Il est donc plus sensible aux secousses que vous ! Conduire de manière plus douce l’aide à se maintenir, s’équilibre, alors qu’une conduite brusque augmente le stress du chien.

Désensibilisez votre chien à la voiture

Cet exercice de désensibilisation est particulièrement utile si votre chien a une peur panique de la voiture.

Le travail pour le désensibiliser est long et complexe. Vous aurez peut-être besoin de l’aide d’un éducateur canin positif. Néanmoins, voici un petit guide en 9 étapes pour vous éclairer. Je précise que le travail doit être fait de manière extrêmement progressive. À chaque fois que vous passez à une nouvelle étape, si votre chien montre des signes de stress ou d’inconfort, repassez à l’étape précédente. 

Étape 1 La voiture est garée, le moteur éteint, les portes fermées. Promenez votre chien autour du véhicule, jouez avec lui, donnez-lui de quoi s’occuper (ex. : apprenez-lui un nouveau tour à grand renfort de friandises). Le but est qu’il arrive à passer à proximité de la voiture sans éprouver de stress. Rapprochez-vous du véhicule progressivement. 

Étape 2 Répétez l’étape 1, mais cette fois la porte de la voiture est ouverte. Récompensez votre chien dès qu’il va renifler la voiture, ou même s’il ne fait que la regarder. 

Étape 3 Recommencez ce processus (au bout de quelques jours, voire plus si votre chien est un grand stressé). Cette fois, le moteur est allumé – mais personne n’est dans la voiture. On ne propose toujours pas au chien de monter dans la voiture. L’idéal ici est de garer sa voiture dans votre jardin, ou dans un endroit ouvert où le chien est libre de ses mouvements (ex. : sur chemin dans les champs, sur le parking désert d’une forêt…). 

Étape 4 Vous pouvez maintenant apprendre à votre chien à monter dans la voiture – de son plein gré ! Surtout, ne l’y contraignez pas. Cela ne ferait qu’accentuer sa peur. Laissez la voiture ouverte, le moteur éteint. Mettez-y quelque chose qui incite votre chien à y monter. Par exemple : un chemin de friandises, avec le jackpot sur le siège passager (ex. : une oreille de cochon). Vous pouvez aussi y monter vous-même ; ou, si votre chien est très sociable, y faire monter un autre chien. En bref : la voiture doit être remplie de choses que votre chien aime (vous, des friandises, des copains…) – ainsi, dès qu’il y saute, il est récompensé. La voiture est vite associée à quelque chose de fun. 

Étape 5 De manière très progressive, apprenez à votre chien à rester dans la voiture. Au début, la plupart des chiens vont prendre la friandise, puis partir avec. L’idéal est qu’il reste dans le véhicule le temps de la manger. Une bonne méthode est de vous mettre dans la voiture, avec par exemple un Kong rempli de pâtée ; ou une poignée de friandises. Tout le temps que votre chien reste à bord, vous le laissez lécher le Kong ; vous lui distribuez, aussi longuement que nécessaire, des petits morceaux de Knackis. 

Étape 6 Quand votre chien est à l’aise avec l’idée de monter en voiture et d’y rester, vous pouvez refaire l’étape 5 – mais en fermant la porte derrière votre chien. 

Étape 7 Répétez les étapes 5, puis 6, mais avec le moteur allumé. 

Étape 8 Votre chien sait maintenant monter dans la voiture, avec le moteur allumé, et vous laisse refermer la porte derrière lui. S’il ne montre toujours aucun signe de stress, vous pouvez démarrer le trajet. Commencez par un trajet très court (pas plus de 5 minutes), pour aller quelque part de formidable – un parc à chiens, chez son meilleur copain, en forêt… La destination doit le faire rêver ! Donnez-lui de quoi s’occuper pendant le trajet – comme un Kong ou un nerf de bœuf par exemple. 

Étape 9 Le tour est (presque) joué ! Vous pouvez maintenant augmenter la longueur des trajets de manière très progressive. Veillez à ce que 95% des occasions de monter en voiture se concluent par quelque chose d’agréable, comme une belle randonnée. Continuez à récompenser, aussi souvent que nécessaire, votre chien quand il monte de lui-même en voiture. En suivant ces étapes à son rythme, votre chien sera bientôt un fan inconditionnel des trajets en voiture.

Impératif avant chaque trajet :

Promenez votre chien avant les trajets en voiture – surtout s’il est jeune, ou très stressé.

Veillez à ce que la température soit adaptée – nos chiens ont souvent plus chaud que nous à bord des véhicules, surtout s’ils ont la nausée. Je vous recommande de laisser les fenêtres entrouvertes. Et surtout, ne nourrissez pas votre chien dans les deux heures précédents votre trajet – vos sièges auto vous en seront reconnaissants !

Les plantes qui sauvent du mal des transports

Vous aurez beau associer la voiture avec du positif – si votre chien y vomit systématiquement, impossible d’en faire une expérience agréable !

Certaines plantes permettent d’atténuer les nausées chez le chien – je vous en donne la liste, sans la posologie, car les quantités varient en fonction de la taille de votre chien ; de l’intensité de ses vomissements ; et d’éventuelles contre-indications.

La valériane, idéale pour lutter contre le stress et les spasmes digestifs La valériane est une plante anti-stress qui aide à dormir. En effet, l'OMS et la Commission européenne ont reconnu ses vertus curatives contre l'agitation nerveuse et l'anxiété. 

Le gingembre, excellent pour calmer le mal des transports La Commission européenne reconnaît aussi l'utilisation du gingembre pour prévenir les nausées et les vomissements en cas de mal de transport. 

La ballote, pour traiter la nervosité et l’agitation La ballote est connue pour ses propriétés anxiolytique et sédative. Très pratique si votre chien est angoissé pendant les trajets.

Certaines marques proposent ces plantes en poudre, à diluer dans de l’eau ou à mélanger dans la nourriture de votre chien, pendant 2 à 3 jours avant un long trajet en voiture. Les quantités varient entre une demie et deux petites cuillères à café. Surtout, demandez conseil à votre vétérinaire avant d’en donner à votre chien. Certes, les plantes sont naturelles, mais mal utilisées, elles peuvent être aussi néfastes qu’un anti-vomitif chimique.

PS : J’ai oublié de vous parler d’un aspect primordial du transport : la sécurité. L’idéal est de placer votre chien dans une caisse de transport. Celle-ci doit être de taille adaptée, et coincée dans le véhicule de sorte qu’elle ne puisse s’y déplacer en cas d’accident.

Si, comme moi, vous avez beaucoup de grands chiens, et qu’une petite voiture, il vous est peut-être impossible de placer tout le monde dans une caisse de transport. Pour ma part, mes chiens ont tous un harnais, et une laisse « spéciale-voiture ». L’embout se clipse dans le clip-boucle de la ceinture de sécurité. C’est moins sécurisant que la caisse de transport, mais au moins votre chien ne risque pas de passer à travers le pare-brise en cas de choc. Bien sûr, cela ne marche qu’avec un harnais adapté – ne vous avisez pas d’attacher la ceinture au collier de votre chien, à l’avant d’un harnais anti-traction, ou sur un harnais type Julius, qui ne maintient pas correctement le poitrail.